Victor Nardin

Capturer une image ou un son, c’est saisir un instant.

De la photo de famille aux films de cinéma, des bobines aux disques durs, la technologie évolue, mais l’essence reste ; nous capturons des moments et les donnons à voir. Et à l’heure des réseaux sociaux et des téléphones intelligents, nous n’en avons jamais produit autant.

Et alors que nous immortalisons toujours plus de nos vies, nous produisons également toujours plus de données. Et à l’instar des bobines de cinéma se désagrégeant lentement dans des caves, il est légitime de se demander ce qu’il restera de cette masse monstrueuse de données, de tous ces instants figés qui, in fine, ne seront peut être pas si immortels que cela.

En tant que réalisateur de l’ère d’internet, et avec l’essor technologique que nous vivons, il est devenu nécéssaire pour moi de questionner notre rapport à l’instant : comment nous le vivons, mais aussi comment le représenter.

Je cherche à saisir des instants au delà de l’image et du son, en couplant mon savoir faire audiovisuel avec des relevés photogrammétriques et de l’impression en volume.

Du centimètre carré au paysage entier, mon attention se porte sur le très grand et le tout petit, et cherche à encapsuler des moments, des endroits afin d’en retranscrire un récit, une capsule sous forme de vidéo, de maquette, d’installation.