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Forum Latitudes
Forum Latitude – cinquième édition : Entre progrès et déclin – 24, 25 et 26 novembre à Motoco
Billetterie : https://www.billetweb.fr/forum-latitude-entre-progres-et-declin
« Sommes-nous en progrès ou en déclin ? »
Cette question fondamentale à laquelle on voudrait bien répondre par un oui ou non bref et assuré ! – est évidemment trop complexe pour pouvoir être tranchée de façon expéditive.
S’il s’agit aussi de mesurer ce qui englobe ce « nous » (Le monde ? L’Occident ? L’Europe ? La France ? Mulhouse ? Moi personnellement ?), on constate au quotidien combien les débats qui agitent nos sociétés contemporaines s’analysent souvent par le spectre de cette contradiction, déchirés entre la peur et le pessimisme d’un côté, l’espoir et l’enthousiasme de l’autre.
En 2023, sensation nous est donnée d’une dégradation progressive : la planète s’essouffle, les misères et injustices explosent, les souffrances et violences empirent, les oppositions et les affrontements se radicalisent.
Pourtant, peu d’entre nous accepteraient de revenir à un monde sans sécurité sociale ni congés payés, sans machine à laver ni smartphone, sans bus, trains ou voitures pour se déplacer, preuve s’il en était que le confort contemporain est appréciable.
Alors que penser ?
L’humanité vit-elle mieux ou plus mal qu’autrefois ?
Notre existence a de multiples dimensions et les choses ne se passent pas partout de la même manière. Ainsi, la croissance de la technique et de la technologie est impressionnante ; elle permet à l’humain de faire ce qui naguère lui était impossible et elle le soulage en partie de tâches écrasantes et asservissantes.
Mais a-t-il en même temps grandi en sagesse et en bonté ?
Par ailleurs, toute avancée est ambivalente. Le développement de la technique facilite la vie et améliore notre confort, mais il entraîne dans le même temps des dégâts considérables, notamment en terme de climat.
Chaque avantage obtenu s’accompagne ainsi de quantité d’inconvénients. Une victoire pour les uns apparaît comme une défaite pour les autres.
Une idéologie convaincue d’opérer pour le progrès sera, dans le même temps, accusée d’accentuer les crises, les blocages et les reculs à l’oeuvre.
Ce qu’on l’on imaginait vertueux un jour devient criminel le lendemain.
C’est cet entrelacs de contradictions qu’il nous apparaît intéressant d’interroger, justifiant selon nous que l’on en explore les innombrables complexités, avec hauteur et discernement, en retrait des agitations qui, parfois, empoisonnent le débat public.
Pour sa cinquième édition du Forum Latitude, la librairie 47°Nord tentera de vous offrir un espace de discussion et de partage permettant de faire l’état des lieux de cette interrogation, pour laquelle, finalement, le chemin de la réflexion revêt plus d’importance encore que la réponse apportée. La question « Sommes-nous en progrès ou en déclin ? » implique une multitude de thèmes latéraux fondamentaux qui méritent autant d’attention que la recherche de la réponse proprement dite.
Ce Forum, qui se tiendra les 24, 25 et 26 novembre à Motoco, a pour ambition de réunir les acteurs et actrices de la vie intellectuelle et culturelle impliqués par les questions qui le composeront. La pluralité des opinions doit permettre de confronter les points de vue dans une démarche bienveillante et constructive, avec pour objectif d’ouvrir des pistes de réflexion et dresser un panorama non exhaustif – car tant d’autres sujets pourraient être abordés – des espoirs d’un monde meilleur comme des craintes d’un avenir en décomposition.
Au final, ce sont une vingtaine de conférences-débats et tables rondes qui se tiendront sur trois jours avec une quarantaine d’intervenants, des philosophes, sociologues, écrivains, historiens, scientifiques, artistes, responsables politiques, journalistes ou militants associatifs.
Nous vous proposons de découvrir ici le programme de ces trois journées, lors desquelles vous pourrez également profiter d’un espace bar/restauration en continu.
Les nombreux frais engagés à cette occasion nous contraignent, de manière exceptionnelle et alors que nous faisons toujours le nécessaire pour assurer la gratuité de nos événements, à rendre payant l’accès à celui-ci et, se faisant, à compter sur votre compréhension et votre précieux soutien. Les billets seront ainsi mis en vente via l’adresse suivante, 10€ par jour le samedi et le dimanche, 5€ le vendredi ou 15€ les trois jours, avec la gratuité maintenue pour les demandeurs d’emploi, les étudiants, les personnes en situation de handicap et les moins de 18 ans (sur justificatif).
Vous pourrez également acheter votre billet sur place le jour de l’événement.
La programmation est susceptible d’être modifiée jusqu’au dernier moment, pour des imprévus indépendants de notre volonté. Aucun remboursement ne sera possible. Nous vous remercions de votre compréhension.
Nous pouvons compter sur le précieux soutien de nos partenaires, que nous remercions ici chaleureusement : Motoco, la Ville de Mulhouse, l’association Aleos, le groupe Barrisol, la Maison Hôtel – Mulhouse Centre, le Service Universitaire d’Action Culturelle (SUAC) de l’Université de Haute Alsace, le restaurant Tandem, la Filature – Scène Nationale, le Château d’Orschwihr – Vins d’Alsace, et l’association AMAC.
VENDREDI 24 NOVEMBRE
Salle 1
17h30 : L’INÉLUCTABLE RETOUR DE LA GUERRE EN EUROPE ?
« C’est l’histoire de la guerre secrète menée contre nos démocraties. C’est l’histoire d’élites corrompues qui se sont vendues à des puissances étrangères hostiles à nos principes et à nos intérêts. C’est l’histoire de la grande confrontation avec la Russie de Vladimir Poutine que nos dirigeants n’ont pas voulu voir venir mais à laquelle nous ne pouvons plus échapper.
Je n’invoquerai pas dans ces pages la morale ou les grands principes, mais la sécurité et la souveraineté. Je n’appellerai pas à l’idéalisme, mais au réalisme. Oui, au réalisme.
La guerre qui ébranle l’Europe n’a pas commencé le 24 février 2022 et ne se limite pas aux frontières de l’Ukraine. Elle dure depuis des années et, dans sa forme hybride, touche le coeur même de nos cités. Cette guerre nous vise, nous n’avons pas le droit de la perdre. Il est temps de le comprendre et de l’assumer ».
Intervenant : Raphaël GLUCKSMANN
animation : Antoine JARRY
19h30 : COMMENT PARVENIR RÉELLEMENT À L’ÉGALITÉ ENTRE FEMMES ET HOMMES
Lois discriminatoires, postes à responsabilité, niveau de vie, violences sexistes, sexuelles, domestiques, symboliques …
D’après l’ONU, il faudra, au rythme actuel, près de 300 ans pour parvenir à l’égalité hommes-femmes, les multiples crises actuelles aggravant les disparités entre les sexes.
Tandis que MeToo a permis de mettre la lumière sur une somme importante de violences dont sont victimes les femmes dans les sociétés occidentales, des acquis comme l’IVG sont sujets à de nombreux assauts aux Etats-Unis, mais pas seulement.
Ailleurs dans le monde, l’Iran est balayé par un vent de liberté et de révolte porté par les femmes pendant que l’Afghanistan les contraint à nouveau à l’effacement de l’espace public.
Une somme de dynamiques contraires partout dans le monde, entre révolte et émancipation d’un côté, contrainte et violences de l’autre, rappelant le fameux « backlash » – ou retour de bâton – théorisé par Susan Faludi.
Alors, la révolution féministe est-elle est un éternel recommencement, cohabitant nécessairement avec la régression ?
Apparaît-elle comme une désespérante fatalité face à laquelle il est plus que jamais nécessaire de se battre et de redoubler d’énergie pour, enfin, tendre vers une réelle égalité entre les hommes et les femmes ?
Intervenantes : Laure DAUSSY – Hélène DEVYNCK – Véra NIKOLSKI – Sandrine ROUSSEAU
animation : Marie-Claire VITOUX
SAMEDI 25 NOVEMBRE
Salle 1
10h30 : L’INDUSTRIE FRANÇAISE, DE L’HISTOIRE ANCIENNE ?
L’année 2017 avait suscité de grandes espérances : pour la première fois depuis dix ans, le nombre d’usines progressait en France ; de nouveaux emplois ont été créés et l’industrie française a attiré davantage d’investisseurs étrangers.
Un enthousiasme qui a été rapidement douché par le retour des destructions d’emplois, la baisse des exportations et la multiplication de sites fermés ou menacés.
La France a t-elle abandonné son industrie ? L’échec de politiques publiques depuis des années (voire des décennies) ont-elles entraîné un sentiment déclassement à l’origine de mouvements sociaux qui se multiplient et se radicalisent, et une défiance des Français qui grandit sans cesse envers leurs élites ?
Intervenants : Régis BOULAT – Henri ECKERT – Jean-Baptiste FORRAY – Jean-Louis SCHOELLKOPF
animation : Marie-Claire VITOUX
12h : PEUT-ON FAIRE SANS LA DÉCROISSANCE ?
Que faire face à la finitude de nos ressources ? La réduction de la production marchande est-elle suffisante ? Ne faut-il pas repenser en profondeur nos façons de vivre pour qu’elles soient plus respectueuses du vivant ?
En opposition aux concepts de croissance et de profit autour desquels notre système tout entier est articulé, et face aux accusations de catastrophisme d’une part, et du refus de la modernité et des technologies de l’autre qui entraînerait, à terme, le maintien de la pauvreté dans les pays en voie de développement, le concept de décroissance plaide pour une frugalité choisie afin de limiter les effets du changement climatique.
Popularisée dans les années 2000, elle irrigue désormais de plus en plus de discours militants et politiques écologistes.
La recherche de la croissance économique à tout prix est-elle réellement inutile et dangereuse ?
Ne faudrait-il pas mieux miser sur la décroissance ? Ou lui préférer une « croissance verte », sans renoncer au progrès technique comme moyen de surmonter la crise climatique ?
Intervenants : Benjamin BRICE – Raphaël LIOGIER
animation : Brice MARTIN
13h30 : TRAVAILLER MOINS POUR VIVRE MIEUX ?
Dans nos sociétés occidentales, le travail est le principal moyen de subsistance mais aussi une part essentielle des occupations de chacun. L’ordre social s’organise autour de lui.
Le confinement de 2020, le télétravail et les débats sur les retraites ont d’autant plus agi comme révélateurs de la centralité du travail dans nos vies.
Transports quotidiens, pause à la machine à café, épanouissement et épuisement, le travail est source de joie et de contraintes et est omniprésent dans nos vies, au point, souvent, de nous définir par rapport à lui.
Alors, entre facteur de lien social d’une part et discours moralisateur masquant la pénibilité de nombreuses tâches de l’autre, serions-nous plus heureux si nous réduisions notre temps de travail ?
« Détravailler » est-il tenable à l’échelle d’une société ou d’une nation ?
S’agit-il d’une démarche égoïste ou au contraire éminemment altruiste ?
Le revenu universel est-il une solution progressiste pour évoluer vers une société nouvelle et vertueuse, ou alors une dépense trop importante et impossible à mettre en place, voire inutile et contreproductive ?
Intervenants : Hervé LE BRAS – Raphaël LIOGIER – Pascal PERRI
animation : Johann LANDWERLIN
15h : RACISME ET ANTIRACISME
En France, le Comité Vérité pour Adama, constitué après la mort d’Adama Traoré en 2016 suite à une interpellation policière, a montré une forte capacité de mobilisation : 20000 personnes réunies le 2 juin 2020 devant le tribunal de grande instance de Paris.
Une semaine plus tard, ils étaient moins nombreux place de la République, toujours à Paris, cette fois à l’appel de SOS Racisme, étendard de l’antiracisme dans les années 80, ce différentiel de mobilisation laissant entrevoir une rivalité et une fracture générationnelle au sein du mouvement antiraciste.
Deux logiques semblent s’affronter : la première (la plus ancienne) mettant en avant l’universalisme du combat quand la deuxième joue sur une approche plus identitaire et inspirée de la dimension communautariste très forte aux Etats-Unis.
Au positionnement moral du combat antiraciste des années 80 se serait donc ajoutée une approche plus politique, visant à dénoncer un racisme institutionnalisé.
Comment expliquer cette mutation et ce que certains nomment désormais une « haine de l’antiracisme » ?
Cette approche plus radicale est-elle séduisante et en phase avec la société française ou au contraire une menace pour la République ?
Intervenants : Edwy PLENEL – Alain POLICAR – Michel WIEVIORKA
animation : Johann LANDWERLIN
16h30 : A T-ON PERDU LE GOÛT DE LA LIBERTÉ ?
L’esprit du temps a changé : alors que les Français sont égaux et jouissent en principe d’une liberté de conscience, il s’installe un désintérêt croissant des citoyens face à la disparition insidieuse de l’Etat de droit.
Alors que la liberté comme valeur première semble progressivement s’effacer lors des arbitrages entre liberté et sécurité, certains rappellent que la liberté n’est pas le droit pour chacun de faire ce qu’il veut ni le culte absolu des droits individuels, mais le désir de voir respecter la liberté d’autrui ; alors que se multiplient les critiques dénonçant des manifestations réprimées, le traçage numérique, la docilité des citoyens face aux mesures sanitaires coercitives, des politiques disciplinaires grandissantes ou la banalisation de mesures d’exception répressives, avons-nous réellement remplacé la demande de liberté au profit d’une aspiration à la sécurité ?
Faut-il nécessairement privilégier l’une au détriment de l’autre ?
Intervenants : François SUREAU – Jacques TOUBON – Jessica VONDERSCHER
animation : Antoine JARRY
Salle 2
11h : LE TEMPS DES PANDÉMIES ?
Les épidémies s’inscrivent dans un imaginaire ancien du fléau et de l’événement catastrophique qui vient bouleverser les sociétés appelant en réponse des mesures drastiques de la part des sociétés et des États.
L’épidémie de Covid-19, depuis bientôt quatre ans, ne fait pas exception. Cependant, son caractère global intégrant intimement les dimensions sanitaires, sociales, politiques, économiques et environnementales lui donne une dimension singulière.
Elle en fait un moment historique qui vient questionner des principes fondamentaux de l’organisation sociale et politique, à commencer par la valeur que l’on accorde à la vie, aux libertés, à la peur, mais aussi à la planète.
Pour contrer la multiplication des crises sanitaires, plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de la population, le seul antidote à cette menace n’est-il pas la préservation de la biodiversité, impliquant la remise en cause de l’emprise délétère des humains sur les écosystèmes, et un nouveau rapport au monde ?
La société se fragilise-t-elle à vouloir absolument se soucier de sa bonne santé, oubliant de vivre et valoriser d’autres valeurs fondatrices de notre bien-être ?
Intervenants : Anne-Claude CRÉMIEUX – Patrice DEBRÉ
animation : Anne SALETES
12h30 : LA « RÉVOLUTION WOKE » : MYTHE OU RÉALITÉ ?
L’émergence du terme « woke » et sa récurrence dans le débat public interrogent. Venu des États-Unis où il s’inscrit dans une histoire antiraciste, le mot est arrivé en France il y a quelques années sans toujours être défini.
Il est désormais majoritairement utilisé de manière péjorative, polarisant le débat public autour de ce que ses contempteurs désignent comme des injonctions morales pesant jusque sur la création artistique et comme un repli identitaire et une « dictature des ressentis », ceux qui lui sont assimilés dénonçant pour leur part des blocages et des pressions réactionnaires entravant l’égalité et l’émancipation des femmes et des minorités.
Alors, que signifie-t-il au juste dans le paysage idéologique de nos sociétés ? A quoi doit-il son retentissement ? A quelles sources intellectuelles puise-t-il, au-delà de la French Theory trop rapidement incriminée ? Qui sont ses acteurs et que représentent-ils réellement dans la société ?
Intervenants : Samuel FITOUSSI – Pierre VALENTIN
animation : Paul DIDIER
14h : NOTRE GOÛT DU CRIME
Le fait divers, c’est l’irruption de la violence, de la mort, de l’injustice, du drame, à côté de chez nous. Il n’y a pas, ou presque pas, de fait divers du bout du monde. Pour que le fait divers nous touche, il faut qu’il nous soit proche : qu’il atteigne des voisins, des personnes à notre image ou des inconnus que l’on côtoie au quotidien. Il faut que l’on puisse se dire : ça aurait pu être nous !
Que nous raconte notre goût pour ces faits divers qui, de l’affaire Grégory au feuilleton Dupont de Ligonnès, en passant par Jonathann Daval, le tueur du Zodiac ou l’incontournable Jack l’Éventreur, deviennent de véritables objets de fascination pour l’opinion publique, la presse, la télévision ou le cinéma ?
Ces drames humains pour lesquels on se passionne, qui nous attirent autant qu’ils nous révulsent, deviennent-ils le miroir des travers et des tourments de la condition humaine et de nos sociétés ?
Intervenants : Emmanuel ROUX – Gilbert THIEL
animation : Pascal DIDIER
15h30 : DÉSOBÉIR ?
Forme d’action qui consiste à refuser, de façon non violente, collective et publique, de remplir une obligation légale ou réglementaire au motif qu’elle viole un « principe supérieur », dans le but d’exercer une pression sur le législateur ou sur le pouvoir politique, la désobéissance civile connaît un large succès depuis quelques années.
Mais la question de sa légitimité dans une démocratie s’avère brûlante.
Pour certains, elle vise avant tout à la défendre en la protégeant de ses propres dysfonctionnements.
Pour les autres, elle est un affront à un système dont les lois sont votées par une majorité élue sans fraude ni intimidation.
Et pourtant, la démocratie elle-même a un prix, pourtant rarement remis en question.
Alors d’où vient donc notre docilité ?
Conformisme social, soumission économique, respect des autorités, consentement républicain ?
Intervenants : Adrien BIASSIN – Vincent BRENGARTH – Julia STEINBERGER
animation : Francis STOFFEL
DIMANCHE 26 NOVEMBRE
Salle 1
10h30 : INÉGALITÉS : LA FAUTE AUX RICHES ?
Ces dernières années, ceux que l’on nomme les « ultra-riches » sont pointés du doigt par une partie de la classe politique, en écho à ce que pense une majorité de Français.
La fortune de ces derniers s’est en effet considérablement accrue. En dix ans, les milliardaires français ont triplé leur fortune. Elle s’élève désormais à 550 milliards d’euros, tandis que, dans le même temps, de plus en plus de Français ne peuvent pas assumer trois repas par jours, ne peuvent pas se chauffer ou renoncent à se soigner.
Alors, existe-t-il une dimension philosophique qui tendrait à l’immoralité de l’accumulation déraisonné de richesses ?
Autoriser la concentration de dizaines ou de centaines de milliards entre les mains de simples individus, revient-il à les laisser s’arroger un pouvoir démesuré sur le reste de la société ?
Taxer les plus riches est-il contre-productif ou au contraire LA solution pour réparer la société et la cohésion nationale ?
Intervenants : Monique PINÇON-CHARLOT – Renaud VAN RUYMBEKE
animation : Johann LANDWERLIN
12h : ÉNERGIE : LA GRANDE INCERTITUDE
La consommation d’énergies fossiles est l’une des principales causes du réchauffement climatique dont les effets se font ressentir chaque année de plus en plus concrètement. Pourtant, malgré l’urgence, la transition vers des énergies alternatives tarde à se concrétiser.
Depuis plusieurs mois, avec en point d’orgue le déclenchement du conflit ukrainien, c’est aussi l’ambiance autour de l’énergie nucléaire qui a changé : aujourd’hui, hommes politiques de gauche et de droite défendent le patrimoine nucléaire français ; des associations écologistes défendent le nucléaire comme énergie décarbonée et le président de la République a affirmé que notre avenir énergétique passait par le nucléaire, malgré la fermeture récente de la Centrale de Fessenheim.
D’autres continuent à considérer que la gestion des déchets nucléaires exclut cette solution des énergies propres et que les risques pour la sécurité des populations restent beaucoup trop importants.
Alors pourquoi restons-nous englués dans le pétrole et le gaz ?
Où en sommes-nous des ambitions affichées ?
La nouvelle donne géopolitique peut-elle accélérer ou freiner la transition ?
Le nucléaire est-il un mal nécessaire face à l’urgence climatique ?
Intervenants : Fabien BOUGLÉ – Dominique BOURG – Antoine BUÉNO – Jérôme LEFILLIÂTRE
animation : Téva MEYER
13h30 : FAUT-IL AVOIR HONTE DE NOS POLITIQUES ?
Des égoïstes. Des arrivistes. Des narcisses. Des incompétents. Des traîtres. Des incultes.
Le théâtre politique regorge de ces créatures qui nous révulsent. Nous les conspuons, nous les jugeons et déjugeons.
L’Assemblée Nationale, a fortiori depuis les élections législatives de 2022, est plus que jamais sous le feu des critiques, accusée de livrer un spectacle indigne, où la posture de l’indignation aurait remplacé les débats de fond.
Pourtant, si nous adorons détester ce monde, nous nous garderions bien d’y mettre ne serait-ce qu’un orteil.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Y aurait-il eu – comme les complotistes et les plus désabusés l’affirment – une confiscation du pouvoir, à tous les niveaux, jusqu’au sommet de l’Etat ?
La désintégration progressive des corps intermédiaires devenus souvent inaudibles, est-elle un dangereux péril, conséquence directe de la médiocrité politique, plaçant le leader en confrontation directe avec son peuple ?
Intervenants : Jean GARRIGUES – Benjamin MOREL – Pascal PERRINEAU – Ségolène ROYAL
animation : Pascal DIDIER
15h : DE L’EMBROUILLE À LA GUERRE CIVILE ? COMPRENDRE LES LOGIQUES D’AFFRONTEMENT
De l’embrouille à la guerre civile ? Dialogue entre l’écrivain Karim Miské et le sociologue Marwan Mohammed sur le phénomène actuel et en devenir des clivages qui divisent les Français, de ce que « l’embrouille » entre jeunes leur offre comme respectabilité dans des situations d’échec, jusqu’à ce la fragmentation idéologique entre pôles opposés suppose comme dangers pour la démocratie. Avec, en filigrane, la violence que les uns jugent en pleine recrudescence, et que les autres observent comme de simples faits-divers, ou comme des conflits sans importance. En dénouant le vrai du faux, quelle réalité sociale, quelles stigmatisations et quelles fractures révèlent ces oppositions ? Quelles stratégies d’action et de pensée construire collectivement pour éviter de vivre « face à face » ?
Intervenants : Karim MISKÉ – Marwan MOHAMMED
animation : Anne SALETES
16h30 : DE LA JUSTICE À LA VENGEANCE ?
La médiatisation de certains procès et la multiplication de polémiques et de faits-divers encouragés par les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu donnent parfois l’impression d’une « justice à deux vitesses » qui épargnerait les uns et serait impitoyable avec les autres, lorsqu’elle ne serait pas tout simplement aux abonnés absents.
Coincée entre une délinquance de désoeuvrement et une délinquance en col blanc peu réprimées à ses yeux, la classe moyenne s’estime le dindon de la farce et la principale victime d’une violence omniprésente et d’une institution judiciaire inégalitaire.
Pourtant pilier fondamental de nos démocraties, la Justice est-elle suffisamment armée pour ne pas échouer dans sa mission et pousser le citoyen à se tourner vers la vengeance pour pallier ses défaillances ?
Intervenants : Arié ALIMI – Laure HEINICH – François MOLINS – Renaud VAN RUYMBEKE
animation : Antoine JARRY
Salle 2
11h : L’ÊTRE HUMAIN FACE AUX ÉCRANS
Pour certains, les écrans, d’abord la télévision puis, désormais, les ordinateurs et smartphones sont des béquilles précieuses pour les petits comme pour les plus grands, une aide à une prise de conscience en montrant le monde tel qu’il est, pas toujours facile à accepter, permettant par ailleurs à des gens qui n’auraient rien eu à se dire de se parler entre eux.
Pour d’autres, la consommation du numérique sous toutes ses formes, notamment par les nouvelles générations, est astronomique (entre 13 et 18 ans, les individus frôlent les 6 h 45 de temps d’écran quotidien), loin d’améliorer les aptitudes des enfants ou le bien-être des adultes. Bien au contraire, elle aurait de lourdes conséquences sur la santé (obésité, développement cardio-vasculaire, espérance de vie réduite), sur le comportement (agressivité, dépression, conduites à risques) et sur les capacités intellectuelles (langage, concentration, mémorisation).
Faisons-nous face à des discours trop alarmistes ?
Est-il possible d’envisager une consommation raisonnable et vertueuse des outils numériques, des réseaux sociaux et des écrans ou est-il urgent de penser la déconnexion pour se recentrer sur d’autres modes d’échange, de partage et d’information ?
Intervenants : Servane MOUTON – Philippe RISOLI – Nathalie SONNAC
animation : Jean-Gauthier MARTIN
12h30 : LA DIFFÉRENCE DES SEXES EN QUESTION
Longtemps, l’espèce humaine fut observée de manière binaire, à travers la différentiation claire entre le masculin et le féminin.
Depuis quelques années, la révolution queer, l’émergence des mouvements intersectionnels et la question trans tendent à remettre en cause les identités dominantes, n’aspirant pas pour autant à forger de nouvelles identités fixes.
Mais c’est désormais une opposition idéologique frontale qui s’impose sur le terrain des idées.
Pour les uns, la différence biologique des sexes est une donnée irréfutable de l’expérience humaine et tout discours visant à déconstruire ce présupposé est une menace civilisationnelle.
Pour les autres, prioritairement à toutes les distinctions physiologiques et à ce qu’elles engagent au plan des pratiques et des sensibilités, il existe la norme subie, la construction sociale et politique d’une identité.
Alors, si l’on peut faire ce que l’on veut de ses ressentis, changer de genre à volonté, peut-on aussi réellement « changer de sexe » ?
L’autodétermination est-elle une évolution salvatrice dans le combat pour les droits individuels ou, à l’inverse, une fausse promesse et une nouvelle option dans le catalogue néolibéral dont le projet est de nourrir sans cesse de nouveaux désirs d’individuation ?
Intervenants : Aline ALZETTA-TATONE – Éric MARTY
animation : Anne SALETES
14h : COMPRENDRE L’ANTIHUMANISME DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
En à peine 18 mois, deux événements ont changé la face du monde : octobre 2021, Mark Zuckerberg annonce l’entrée de l’humanité dans le métavers ; fin 2022, le robot conversationnel, ChatGPT, système d’intelligence artificielle capable de rédiger des textes à notre place et appelé à se perfectionner, est mis en ligne.
Si Internet nous a fait basculer dans une autre société, les champions de l’industrie du numérique nous promettent maintenant de vivre dans une nouvelle dimension.
Mais laquelle ? Quand ? Quels en sont les raisons d’être ? Et l’horizon qui se profile ?
Philosophe majeur, Eric Sadin répond en retraçant les évolutions technologiques, économiques et sociétales qui ont menés à la pixellisation croissante de nos existences et à ses conséquences.
Intervenant : Éric SADIN
animation : Johann LANDWERLIN
15h30 : CES AFFRONTEMENTS QUI VIENNENT
Le 24 février 2022, Kiev s’est réveillée sous les bombes. La guerre, dans toute sa brutalité, a ressurgi sur le continent européen, surprenant l’ensemble du monde occidental bien que celle-ci avait éclatée des années auparavant en Crimée puis au Donbass.
Un conflit qui, en un an et demi, aura forcé les Européens à de nombreuses remises en question : dépendance énergétique à la Russie, sécurité du continent, accueil des réfugiés ou encore unité dans la crise.
La guerre en Ukraine, puis le réveil brutal du conflit israélo-palestinien dans les consciences occidentales le 7 octobre dernier, semblent agir comme les révélateurs des vulnérabilités, des failles, mais aussi des ressources et des capacités de réaction des Européens, pourtant déjà mises en lumière par le jihadisme, un phénomène là encore d’abord ignoré, dont les transformations sont passées inaperçues et dont les implications sont considérables pour les équilibres actuels et futurs des démocraties européennes.
Qu’est-ce que ces conflits nous révèlent de la fragilité de l’Europe ?
En quoi la poussent-ils à redéfinir sa place dans le monde ?
Les conflits bouleversent-ils dangereusement la démocratie, et renforcent-ils les autocraties ?
Sommes-nous condamnés à voir une guerre s’étendre jusque sur le territoire de l’Union Européenne ?
Intervenants : Georges MALBRUNOT – Hugo MICHERON – Hugues PERNET – Dominique TRINQUAND
animation : Paul DIDIER
17h : LE MANIFESTE CONTRE L’IMPUISSANCE PUBLIQUE DE DOMINIQUE BOURG
« Jamais la puissance publique n’aura à ce point démissionné devant des enjeux vitaux, pour aujourd’hui et pour demain ».
On n’a sans doute jamais eu autant besoin de puissance publique, face aux bouleversements en cours et aux catastrophes qui s’annoncent. C’est la direction opposée qui est choisie : baisses d’impôts pour les privilégiés et les entreprises, poursuite insensée de la croissance infinie et laisser-faire irresponsable.
Cinquante ans après le rapport Meadows (1972), alors que 60 % du vivant a disparu et que des milliers de scientifiques appellent désormais à la désobéissance civile, il est vital de prendre les décisions auxquels les forcenés du profit s’opposent. Ils nous font perdre du temps. Et la vie.
Intervenants : Dominique BOURG
animation : Adrien BIASSIN